Une trentaine de bateaux français ont pris la mer, dans la nuit du lundi 27 août au mardi 28 août 2018, depuis les ports normands de Courseulles-Sur-Mer, Le Havre, Honfleur, Ouistreham et Trouville, en direction de la Baie de Seine, souhaitant empêcher plusieurs embarcations anglaises et leurs équipages de procéder à la pêche de la Coquille Saint-Jacques, abondante dans la zone dans laquelle s'est déroulée une véritable bataille navale entre normands et anglais, malgré la présence d'un navire de la gendarmerie maritime française. Si le face-à-face s'est avéré violent, des bateaux anglais ayant percuté volontairement des embarcations françaises dont les équipages rétorquaient pas des jets de cailloux et diverses insultes, Dimitri Rogoff, président du Comité Régional des Pêches, a indiqué que cette scène surréaliste n'a pas provoqué de dégâts matériels et n'avait pas occasionné de blessures au niveau des équipages concernés. Pourquoi un tel déferlement de violence ?Depuis plusieurs années déjà, pêcheurs français et britanniques de Coquilles Saint-Jacques voient leur relation commune sous tension et même si des accords partiels sont conclus ponctuellement afin d'éviter un quelconque incident, ce n'est pas le cas en cette année 2018. De plus, la réglementation française étant plus stricte que celle qui est imposée aux équipages anglais, ces derniers peuvent librement et à volonté pratiquer la pêche de cette espèce et on déjà commencé à le faire depuis près d'une semaine, avec un déploiement de sept à huit navires présents au niveau de la Baie de Seine (dont certains mesurent plus de 30 mètres), zone maritime où la présence de Coquilles Saint-Jacques est forte, alors que les normands ne peuvent les pêcher que durant une période s'étalant du 1er octobre au 15 mai, ce qui cristallise les tensions envers les anglais, favorisés par leur droit maritime. Quelles solutions pour apaiser la situation ?Pour Dimitri Rogoff, président du Comité Régional normand des Pêches, l'une des solutions pouvant apaiser les tensions pourrait être l'application d'une même réglementation commune aux pêcheurs des deux pays côtiers de la Manche, proposant aux équipages anglais d'attendre le 1er octobre prochain "On ne veut pas les empêcher de pêcher. Mais qu'ils attendent au moins le 1er octobre, que l'on partage ça ensemble !". Si cet appel au partage de la pêche s'inscrit dans une volonté d'apaisement, pas sûr que celui-ci soit réellement entendu par les équipages britanniques qui devraient poursuivre leurs activités dans la baie normande, souhaitant certainement profiter de la période qui précède le 29 mars 2019, date à laquelle le Royaume-Uni quittera l'Union Européenne et où les navires britanniques ne pourront plus approcher les côtes françaises, ce qui pourrait régler un problème qui subsiste depuis quelques années. Publié le 29/08/2018 - 11:30
Par : Gaël Autier
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