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Social : Pour la seconde journée consécutive, les ambulanciers ont mené des actions dans la capitale des Flandres

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Les ambulanciers ont longuement perturbé la circulation au niveau de l’Avenue Willy Brandt, devant l’Agence Régionale de Santé cet après-midi, avant de se diriger vers le Boulevard Périphérique de la ville. / Photo : Gaël Autier

Débuté hier, le mouvement des ambulanciers qui protestent contre l’entrée en vigueur de l’article 80 de la Loi de Financement des Transports Sanitaires (LFTS) prend de l’ampleur et une délégation a été reçue cet après-midi à l’Agence Régionale de Santé (ARS), située au niveau du quartier Euralille, non-loin du complexe commercial éponyme.
Toutefois, tout au long de l’entrevue durant laquelle quelques ambulanciers ont été reçus par des responsables de l’ARS, la tension n’est pas retombée devant le bâtiment où plusieurs dizaines de véhicules bloquaient les voies de circulation, toutes sirènes hurlantes, devant un dispositif de forces de l’ordre qui ont verbalisé plusieurs d’entre-eux, indignant les manifestants qui furent d’autant plus surpris par ce que les responsables du mouvement leur ont affirmé une fois l’entrevue terminée aux alentours de seize heures quinze.
En fin d’après-midi, une bonne partie des véhicules stationnés Avenue Willy Brandt se sont dirigés vers les accès au Boulevard Périphérique de Lille où la circulation commençait à se charger, afin de mener une opération escargot qui devait ensuite prendre la direction de l’Autoroute A25.

Qu’est-ce que l’article 80 critiqué par les ambulanciers ?

Depuis le 1er octobre 2018, la Caisse Primaire d’Assurance Maladie n’est plus chargée de rémunérer les transports de patients aux sociétés d’ambulances qui recevaient les fonds près de quatre à cinq jours après l’envoi de la facture à la CPAM, mais ce sont les hôpitaux et les cliniques qui doivent payer les transports en ambulances. Ces structures le font après un délai de 45 à 60 jour. Cela pourrait causer rapidement de problèmes trésorerie au niveau des petites entreprises qui proposent des transports en ambulances pour les patients qui ne pourront bientôt plus choisir la compagnie qui va les transporter, les hôpitaux et cliniques pouvant mettre en place un système d’appels d’offres, ce qui demandera aux ambulanciers de pratiquer des taux de remise, aggravant d’autant plus les problèmes financiers liés à la longévité du délai après lequel ils seraient rémunérés.
​Dans le même temps, les ambulanciers grévistes contestent aussi la possible application prochaine de l’article 80 bis de la même loi et qui pourrait rendre impossible la prescription de transport sanitaire qui pourraient alors devenir un marché sur lequel plusieurs groupes de transport opérant déjà en France domineront, à l’image du groupe Jussieu qui dépend de Kéolis.
Pour les ambulanciers dont les petites entreprises représentent 55 000 emplois à travers la France, ces deux réformes mises en place par le gouvernement français mettent en place « l’uberisation » du transport de patients avec qui « les ambulanciers tissent des liens avec les patients » qu’ils ont l’habitude de transporter : « Certains deviennent même des amis ! » ajoute alors un gréviste qui conclura ensuite : « On est là pour nos patients, nos salariés et nos entreprises qui font vivre les garages et les entreprises qui aménagent nos véhicules »​.

Une nouvelle journée de mobilisation en vue dès demain

A l’issue de l’assemblée générale improvisée sur le parvis de l’ARS, les ambulanciers grévistes qui se disent très déterminés ont pris la décision de durcir le mouvement dès demain, mercredi 7 novembre, dans les communes de la métropole lilloise où de nouvelles opérations escargots et de potentiels blocages pourraient se dérouler dès le début de journée, perturbant la circulation déjà très compliquée à l’accoutumée au cours de l’heure de pointe matinale.

Toutes les photos prises au cours de ce reportage


Publié le 06/11/2018 – 19:18
Par : Gaël Autier
Mis à jour le 07/11/2018 – 14:06
Par : Gaël Autier
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