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Quelles solutions viables pour désengorger durablement l’autoroute A25 ?

Dans le territoire flamand, elle est connue comme le loup blanc. Tantôt évocatrice de loisirs ou de vacances dans le Westhoek et sur le littoral, tantôt synonyme de déplacements pendulaires entre lieux d’habitation et de travail, elle sera presque toujours associée au mot : Embouteillages.

En effet, été comme hiver, semaine comme week-end, l’autoroute A25 est LE point noir de la Flandre française. Emprunté quotidiennement par près de 85.000 véhicules, dont un nombre non-négligeable de poids-lourds, cet axe structurant névralgique est aujourd’hui au bord de la congestion. Cela est notamment le cas du lundi au vendredi au cours des heures de pointe, le matin de 6h30 à 9h et le soir entre 16h et 19h voire 20h, au cours desquelles le trafic est fortement ralenti.

Si le problème n’est pas nouveau, et même déjà bien connu des décideurs, les instances semblent avoir toujours préféré renvoyer l’élaboration de solutions viables aux échéances suivantes, sans doute persuadées que les décisionnaires suivants se pencheront réellement sur le sujet. Alors que la Métropole Européenne de Lille doit voter son « schéma directeur des infrastructures de transport » (SDIT), le dossier revient de nouveau sur la table, une partie de l’autoroute traversant l’ouest de l’agglomération, ce qui en fait une liaison importante entre Lille et Armentières.

Quelles solutions durables ?

Pourtant si les décisions sont inlassablement renvoyées aux années suivantes, ce ne sont pas les solutions qui manquent pour pallier, au moins temporairement, à l’encombrement chronique que subit l’A25. Parmi elles, le scénario le plus évident lorsque l’on évoque la situation, semble un élargissement des chaussées de 2 à 3 voies entre l’échangeur d’Englos (collecteur des flux depuis Lille, le bassin minier, le nord de la métropole et des Weppes) et le diffuseur de Nieppe (qui permet la liaison vers la vallée de la Lys et le sud du Westhoek). Sa mise en oeuvre permettrait à l’autoroute d’absorber moins difficilement l’important trafic qu’elle supporte en toutes périodes de l’année.

Bien que cette première hypothèse pourrait permettre de minimiser l’importance du problème posé, elle ne permettrait pas de le résorber en intégralité. Effectivement, s’il est évident que l’on ne pourra plus élargir de telles infrastructures à volonté, dans le contexte de la crise des « gilets jaunes » et de la transition écologique, nombre de facteurs entrent aujourd’hui en jeu.

En complément d’un élargissement, certains automobilistes, soucieux de la pollution que leur véhicule engendre et prêts à le laisser pour l’emprunt de transports en commun, ou simples rêveurs, se plaisent donc à imaginer des hypothèses pouvant contribuer à la résolution de ce problème majeur.

Dans la liste des idées qui reviennent régulièrement, on retrouvera notamment la possibilité de voir un meilleur maillage horaire être établi sur la ligne ferroviaire du Westhoek, qui relie Lille à Dunkerque et Calais via Armentières et Hazebrouck. Aux abords de cette ligne, d’autres exposent une autre problématique qui serait aggravée par l’arrivée majeure de nouveaux voyageurs sur le réseau ferré. Il s’agit de celui du stationnement, qui manque cruellement au niveau de certains pôles multimodaux urbains comme ruraux. De plus, si la mise en place du « service annuel 2020 » pourrait, en partie, permettre d’apporter une réponse à cette demande de maillage, les prochaines fermetures de lignes et les retards accusés régulièrement par les rames contribueront probablement à dissuader certains automobilistes à ne pas préférer le train. D’autant plus que la mobilité douce et les transports en commun sont relativement absents dans le Westhoek où la voiture reste, à ce jour, le seul vrai gage de mobilité.

Dans une seconde liste, d’autres imaginent, dans le sillage de la modulation des limitations de vitesse (mise en place en 2016 entre Méteren et Englos en direction de Lille), la pose de panneaux « BIS » sur fond jaune indiquant les principales agglomérations par le biais de l’ancienne route nationale qui longe de près ou de loin l’autoroute via Armentières (Armentiers), Bailleul (Belle), Cassel (Kasselberg), Wormhout et Bergues (Sint-Winoksbergen). Cet itinéraire pourrait alors être activé lors d’une densification du trafic ou des journées de grands transits.

Une dernière idée, quand à elle, envisagerait la mise en place du ferroutage. Les poids-lourds seraient alors contraints de se diriger vers le réseau ferré et des trains pouvant les transporter, permettant de réduire le trafic des camions qui sillonnent quotidiennement l’A25. Sans absence de réel et cohérent schéma national, celle-ci paraît très difficilement à mettre en œuvre.

Conclusions en 2020 ?

Début 2018, en associant les collectivités locales, l’État a finalement consenti à réaliser une étude. Celle-ci devra analyser la faisabilité des différentes solutions pouvant rapidement être mises en oeuvre pour désengorger le trafic. Les conclusions ne seront néanmoins pas rendues publiques avant l’année 2020. Les embouteillages ont donc encore de beaux et longs jours devant eux.

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