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Question(s) d’actu : Ilévia a-t-il minimisé les circonstances de l’incident survenu jeudi sur la ligne 1 du métro ?

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La station de métro « Pont de Bois » – Image d’archives : Gaël Autier
Les versions se suivent, mais ne se ressemblent pas vraiment. Au lendemain de la journée difficile qu’ont connu les usagers de la ligne 1 du métro de Lille, la raison pour laquelle sept stations sont restées fermées pendant près de douze heures, jeudi, reste encore partiellement floue et certains usagers dénoncent une volonté de minimiser les raisons pour lesquelles aucune rame n’est sortie du dépôt de Villeneuve d’Ascq jusqu’à 16h15. Afin d’en savoir davantage, nous avons mené des recherches et contacté Ilévia, l’exploitant du réseau de transports en commun de la capitale des Flandres.

Un déraillement en cause ?

Rapidement après la reprise effective du trafic entre les stations « Fives » et « Quatre Cantons – Stade Pierre Mauroy », réparties entre Lille, Hellemmes et Villeneuve d’Ascq, un communiqué a été mis en ligne sur la page Facebook « Ilévia« . Néanmoins, celui-ci ne précise pas ce qu’il s’est vraiment passé.
Si l’évocation d’un « incident technique », intervenu au moment du franchissement d’un aiguillage, est belle est bien vraie, plus que cela, c’est un déraillement qui se serait produit vers 03h30, la nuit précédente selon nos confrères de l’antenne lilloise de France Bleu. Ces faits sont directement liés aux travaux et tests nocturnes effectués sur la ligne depuis plusieurs années en vue de la mise en service de nouvelles rames plus capacitaires. Sollicitée, l’entreprise détenue par Kéolis n’a pas souhaité nous répondre.

Un scandale à 680 millions d’euros

C’est un projet ambitieux qui a tourné au fiasco. Nul ne sait réellement si la ligne 1 du métro verra un jour les nouvelles rames construites par Alstom circuler. Le projet du doublement de la capacité de transport de cette infrastructure, vanté comme une véritable prouesse technique est aujourd’hui une chimère plus qu’une vérité.
Tout a débuté en 2012 lorsque Alstom a été sélectionné pour construire et livrer ces titanesques travaux en quelques années seulement et sans interruption de trafic diurne pour une somme de 680 millions d’euros. Cela avait déjà eu un écho retentissant dans les institutions et le milieu politique de la métropole lilloise sur fond de suspicion de corruption ou de marché frauduleux. Une procédure judiciaire avait alors été engagée par Siemens, constructeur des rames originelles et candidat à l’appel d’offres d’alors, à l’encontre de la société française.
Afin de justifier cette décision, le constructeur allemand avait livré plusieurs éléments qui ont, là-encore, déclenché une vague de consternation. En effet, selon les documents, l’offre formulée par Siemens (ex-Matra) aurait permis à la Métropole Européenne de Lille (ex-LMCU) d’économiser près de 17 millions d’euros dus dans la facture de 266 millions d’euros présentée par Alstom. Cette « requête à fin d’annulation du marché public de matériel roulant et contrôle commande supervision des trains du métro lillois et d’indemnisation pour réparation du préjudice subi », qui était également motivée par une maîtrise de la technologie de l’automatisme du métro que n’avait, et n’a toujours pas, la structure française.
Cela provoque aujourd’hui les circonstances que tous les usagers du métro lillois connaissent et subissent au quotidien. Les institutions, quant à elles, subissent également un préjudice, financier celui-ci, en raison des surcoûts réguliers que provoquent les retards intempestifs accusés par ce véritable fiasco. Annoncée plusieurs fois, notamment en 2016 puis 2017, la mise en service des nouvelles rames de 52 mètres d’une capacité de 420 passagers ne devrait pas intervenir avant 2023.

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